La Chambre aux images

ou Les mythes de Tristan et Iseult

Version conteur seul en feuilleton : trois ou quatre séances, veillées, épisodes...
Version conteur et musiciens voir



l’atemporalité et l’universalité des mythes,
« Certains pensent que cette histoire eut vraiment lieu dans les terres celtes, quelque part entre Irlande et Cornouaille, Grande et petite Bretagne, d’autres, non moins éminents, la situe entre Provence et Roussillon, Catalogne et Baléares, d’autres encore ailleurs, et chacun de se perdre en conjectures... Mais en vérité cette histoire est de partout et de nulle part: partout où les hommes sont partagés, séparés, divisés... entre plusieurs pays, plusieurs fidélités, plusieurs amours; cette histoire est de tout temps, de tout lieux, c’est toujours le même conte que chacun a connu... ou connaîtra [...] »


Conception & Narration : Clément Riot

Commande : Festival “Aujourd’hui musiques”, CRR Perpignan Méditerranée; créé en 2003 avec le compositeur Bruno Giner, pour conteur, flûtes à bec, viole de gambe et petites percussions. Voir  conteur et musiciens
Durée : repris en conteur seul, en version longue ou en feuilleton de deux ou trois épisodes
scénographie : un conteur, un échiquier de verre, des figurines/sculptures
Public : tout public, public familial ou si public homogène, scolaire ou autre, à partir de 8/9 ans.


L’Indépendant
13 octobre 2008, par  Rudy Marciniak  
“[...] cette histoire d’hier est aussi une histoire d’aujourd’hui – une histoire qui parle d’amour, de courage, de fidélité, d’infidélité, de loyauté, toutes choses toujours d’actualité – cette histoire n’est pas spécialement pour enfants, elle est pour tout le monde,  – vous connaîtrez une fin rarement dévoilée. [...] notre conteur a relaté avec talent, l’histoire des deux amoureux en déplaçant souvent les figurines des héros sur un échiquier de verre. [...] La voix et toute la symbolique de l’histoire ont permis la réalisation d’un spectacle total. Cette Chambre aux images a charmé le public qui a eu droit à deux versions finales”.

L’Education musicale
sept 2010, Gérard Moindrot [...] La Chambre aux images est un spectacle total, adapté à toutes les générations, qui tient le spectateur en haleine jusqu’à la fin... inhabituelle, il faut le dire ! Chacun y trouvera quelque chose à puiser car la magie du conte transcende le temps et l’espace, ouvre aux dimensions secrètes de l’esprit et du cœur. Un jeu de parties fixes et mobiles permet - dans l’esprit des musiques et contes traditionnels - de proposer plusieurs durées, variantes et versions. [...] 

︎ dossier de presse complet

Extrait



Entre le XI° et le XIII°, puis jusqu’au XVII° siècle, le conte de Tristan et Iseult a circulé dans toute l’Europe, sous toutes les formes – vers, prose, conte, chanson, saga, épopée,... - en de multiples variantes, variations et adaptations et cela en de nombreuses langues : allemand, anglais, italien, espagnol, portugais, russe, tchèque, grec... de l’Atlantique à la baltique, de la Scandinavie à l’Andalousie.

L’Histoire est aussi plus complexe, plus sinueuse, que ce que nous croyons en savoir : un amour impossible, un philtre, une fin tragique... le tout dans un univers celte.
L’histoire, les histoires devrions nous dire, qui ont circulé sont beaucoup plus nuancées : histoire tragique certes, mais aux rebondissements et épisodes multiples, variés qui mettent en lumière des sentiments et des situations fort modernes ou plutôt atemporels car dans ce conte du moyen-âge, l'Amour, au-delà de lui même, est aussi révélateur de constantes humaines: choix, liberté, détermination, pression sociale, pouvoir, justice, courage, honneur, sincérité, ruse... et en particulier ruses langagières. Comme dans “les mille et une nuits” le langage, direct mais aussi équivoque, à double sens, à tiroirs, codé, joue ici un rôle capital : la parole est acte et action... comme d’ailleurs en général dans le genre auquel l’histoire participe: le conte merveilleux.

En 2003, avec le compositeur Bruno Giner, nous avions créé, pour le festival « Aujourd’hui musique», une version de 2h20, pour conteur, flûtes à bec, viole de gambe et petites percussions, reprise plusieurs fois et déclinée également en une version courte, « scolaire » d’une heure quinze jouée régulièrement.

Il avait été prévu aussi, à l’origine, une version longue d’une durée de 4 heures (avec entracte collation), présentant, dans l’esprit de l’oralité, en quelque sorte « l’intégrale » des mythes de Tristan et Iseult, restituant les versions antérieures pour en créer librement une nouvelle avec variations, emprunts, citations, mise en abîme, clin d’œil et inventions...
Dans cet esprit, est proposé une version conteur seul,  structurée en plusieurs épisodes d’une heure environ, pouvant être donné partout, sous diverses formes au choix des organisateurs : séances distinctes et suivies, après midi, soirées contées, en rendez-vous réguliers et intimes avec le public, sur deux soirées, voire une seule avec pause collation? 

Donnant ainsi, dans la tradition de l’oralité, la parole à l’histoire sous toutes ses variantes et rebondissements, lui restituant, sous la modestie de la forme, sa richesse de contenu ;
cette forme humble, populaire, du feuilleton - de la série dirions nous aujourd’hui - pourrait convenir, par sa légèreté, à beaucoup de structures souhaitant valoriser une démarche artistique de proximité et d’intimité.

-  café théâtre, bibliothèques, festivals donnant place à la parole,...
-  actions pédagogiques suivies en collèges ou lycée ; travail spécifique autour du conte, ses différentes facettes : contenu, structure, évolution, influences, variantes, pureté/impureté, mélanges et métissages, proximité et distance,...
J’y ai procédé, comme souvent dans mon approche, à une mise en abîme, des inclusions, références, enchevêtrements, recréation d’histoires établissant concrètement des clins d’œil, des citations et appropriations, liens visibles, repérables, réels, plausibles ou inventés de toute pièce à des sources et traditions aussi diverses que :
- les Mille et une nuits
- Les contes de Grimm (Blanche neige,...)
- Le joueur de flûte de Hamelin,
- la Mythologie (Le roi Midas)
- l’épopée : Homère, l’Odyssée, (Argos le chien d’Ulysse)
- les contes et légendes populaires comme « le cœur mangé »
- l’histoire réelle ou légendaire avec le troubadour Guilhem de Cabestany,...

Tous cela devant, in fine, susciter naturellement, à la fois et avant tout, un plaisir de l’écoute, tout comme un questionnement sur le conte, ses caractéristiques formelles et de contenu:
- Merveilleux, légendaire, Conte, Mythe...
- Qu’est-ce que l’authentique ? Relativisation des puretés et absolus culturels
- Oralité, transmission, influences
- Trames formelles du conte : suite linéaire, succession, juxtaposition, structure gigogne - Histoire et point de vue, distance du conteur,... 
Public adulte ou jeune, en veillées, soirées ou journées, il s’agit de susciter l'émotion par l'intime, la diversité des situations et des sens, installer un ailleurs, un rapport au temps différent pour amener le spectateur auditeur vers un dépaysement émotionnel, ... sans oublier la complicité avec le conteur qui intervient aussi comme personnage, à la fois dedans et dehors :
tantôt Tristan qui dans sa « Chambre aux images » se remémore sa vie, ce qu’elle a été et ce qu’elle aurait pu être, 
tantôt narrateur extérieur qui parle comme tel pour mettre à distance, établir une pause :

« Ici le conteur doit se faire confident et vous dire - pour ceux qui ne l’auraient deviné - que les 4 amants sont différemment mais pareillement malheureux; les uns et les autres vivent en déplaisance et nul d’entre eux ne connait le vrai plaisir.

Le roi Marc a le corps d’Iseult, Il en fait ce que bon lui semble mais cela ne lui suffit pas. Il est très affecté qu’elle aime Tristan plus que lui car lui n’aime qu’elle.

Quant à Iseult, si le roi n’a qu’une tristesse, la Reine Iseult la blonde, en a deux: elle a le corps et refuse le coeur voilà son premier tourment; elle aime Tristan mais ne peut l’avoir voilà son second tourment. Elle sait avoir son coeur, mais redoute son infidélité de corps

Quant à Tristan : il veut la reine comme elle le veut mais ne peut l’avoir. il ressent double peine et double douleur: il est l’époux d’une Iseult qu’il ne peut ni ne veut aimer mais qu’il ne peut abandonner. Il s’afflige pour ce qu’il a et plus encore pour ce qu’il n’a pas. Il souffre à cause de la femme qu’il possède et encore plus à cause de celle qu’il ne possède pas

De son côté Iseult aux blanches mains souffre d’une absence de plaisir. Son mari ne lui en procure jamais et elle n’a pas d’amant et ne désir personne d’autre au monde que Tristan, elle est à lui et ne reçoit de lui aucun plaisir.

Je ne sais juger lequel des quatre souffre le plus ou aime le mieux; il faudrait éprouver à la fois ce qu’éprouvent ces quatre. A quoi bon allonger le conte: Que les amants expérimentés concluent à leur gré lequel est le meilleur amoureux ou lequel est le plus malheureux? »













Clément Riot
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